te dire son nom
maman
il se fait tard j’ai
quelque chose à te dire et les
mains tremblantes au monde entier sur l’échine il se
fait tard maman
j’ai quelque chose à te dire
ni grave ni pise j’avoue avoir un penchant rien de très débordant la surface de la
terre regarde maman
regarde
comme elle est belle ses yeux de forêt sur montagne en bruyères
l’incendie violacée de sa bouche qui me brèche sur nos seins qui s’écrasent pour
rapprocher
les cœurs oh maman toutes les heures d’épines grosses d’envie de
te dire
le bruit du soleil
sur son dos que je prie des
mers d’écorces et de jambes qu’elle m’écarte noyer légion pour son cul de
pêches de verger en can la
caresse en goulot de nos hanches de filles quand elle s’éveille
merveille des céréales dans le lit elle
aime la tiédeur des céréales
dans ce lit elle est
cerise
sur le gâteau la découverte timide de mots jaune de fenêtre comme
un sourire au monde éclaire toute une ville de goûts
doux comme un sirop d’orgeat
la surprise sur la langue
elle s’appelle comme ça
Loréna Bur écrit des poèmes en buvant du thé vert froid et ne connaît plus vraiment par cœur ses tables de multiplication. Née en Nouvelle-Calédonie, elle poursuit des études d’anthropologie et de littératures étrangères. Du coup, elle sait dire « bonjour » et « j’aime aussi les femmes » en indonésien, mais toujours pas comment le dire à ses parents.