pluésie

POÈMES LGBTQI+

La pieuvre

la pieuvre
un trou
en te jartant, j’ai jarté autre chose
organe feu
mis au tapis
plus rien dans le ventre
un ni chaud ni tiède ni tiède
une appréciation extérieure des traits
en te jartant avec raison
tu as piqué un truc
que tu disais avoir retrouvé avec moi
voleuse
plus rien dans le bas
que l’écoulement par trace
mécanique
et le lendemain faut re-changer le linge


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Peau neuve

Dehors je ne me connais pas

Je n’ai jamais senti la pluie sur cette peau-là

Ma peau neuve inlassablement

Patiente de voir le jour

 

Dehors elle titube, enfant incertain

Je fais mes premiers pas, je me tiens la main

Prudente

 

J’ai appris de ma peau flétrie que je traîne en doudou

 

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imparfait

dans mes pupilles brillent deux mondes

qui dans les tiennes se reflètent

un dans chacune qui demande

et veut t’entendre dire d’une voix tiède

ces mots qui au fond de moi frissonnent

gravent sept lettres dans les plis de mon cœur

que mon être avide consomme

dans un rythme hard-corps

 

ne rien dire

ne rien faire

surtout pas en public

jamais

entends-tu

jamais

 

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Les algues grises

Il y avait les algues sèches qui, portées par le vent, tourbillonnaient dans l’air magnétique.

Elles s’effritaient sous le soleil en une étrange pluie pailletée, une neige de mer aux reflets gris et facétieux.

 

Il y avait toi. L’imminence de toi.

Si proche, étendue sur ton drap de bain marine.

Ton corps paré d’un simple maillot, allongé sur le coussin d’algues moelleux.

 

Le vol de deux mouettes au ras de l’eau.

Le jeu balbutiant de deux voiles au loin, en réponse.

 

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Brasses

Ruisseau un temps apprivoisé,

ouvre tes jambes et tes bras !

Mon corps menu est tout ému

à l’idée d’en toi

se remuer.

 

Ouvre plus grand, allez, étends :

délie tes nœuds, alcôve lourde,

lit gros de sac et de reflux,

et dans le vent où tu t’ébats,

trouve un couloir où me loger.

 

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