pluésie

POÈMES LGBTQI+

Les algues grises

Il y avait les algues sèches qui, portées par le vent, tourbillonnaient dans l’air magnétique.

Elles s’effritaient sous le soleil en une étrange pluie pailletée, une neige de mer aux reflets gris et facétieux.

 

Il y avait toi. L’imminence de toi.

Si proche, étendue sur ton drap de bain marine.

Ton corps paré d’un simple maillot, allongé sur le coussin d’algues moelleux.

 

Le vol de deux mouettes au ras de l’eau.

Le jeu balbutiant de deux voiles au loin, en réponse.

 

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Brasses

Ruisseau un temps apprivoisé,

ouvre tes jambes et tes bras !

Mon corps menu est tout ému

à l’idée d’en toi

se remuer.

 

Ouvre plus grand, allez, étends :

délie tes nœuds, alcôve lourde,

lit gros de sac et de reflux,

et dans le vent où tu t’ébats,

trouve un couloir où me loger.

 

(suite…)

ta salive sur ma peau comme reste la traînée des limaces

depuis j’ai voyagé

un peu

j’ai posé mes membres comme

l’on plie et l’on range son linge sur le lit des glaciers aux

montagnes endeuillées de la gaspésie

on n’y voyait pas la mer et pourtant

je sais

que

tu es

 

comme sont les algues au fond des baies sales et

roulent les volcans pour t’offrir des îles moi je ne t’offre rien

que tu n’aies déjà

une cabane de ruisseaux où fonder une ville

refuge où

ta cambrure encore enfile mes fjords

ce que je serais si je ne t’étais pas

remord

 

(suite…)

Ombre allongée très

mon cœur percé par toi

récolte des eaux

ton nombril

vasque liquide

sentir ce qui suinte

quelque chose du relief karstique

entre érosion et plissure

 

c’est électrique

dresser ma pensée

vers toi

la forger

puis

faire retenue

 

(suite…)

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