Peau neuve
Dehors je ne me connais pas
Je n’ai jamais senti la pluie sur cette peau-là
Ma peau neuve inlassablement
Patiente de voir le jour
Dehors elle titube, enfant incertain
Je fais mes premiers pas, je me tiens la main
Prudente
J’ai appris de ma peau flétrie que je traîne en doudou
Ma peau du dehors est née de la dernière pluie
Des larmes de ma mère, de son soudain silence gris
Ma naissance l’a blessée
Alors que je sors soleil maman s’habille d’orage, perd sa fierté
J’ai appris de ma peu flétrie que je regrette parfois
Ma peau fragile est un oisillon esseulé
Elle cherche sans relâche le chant familier de ma vieille peau trop étroite
Le confort des couleurs terne
Ma peau nouvelle se souvient des ténèbres de sa cage
J’ai appris de ma peau flétrie, bâillon et victime
Ma peau d’enfant est plus légère
Elle se souvient et espère
Elle est sage des souvenirs de ma vieille vie
Accueil en son sein rosé, le doux soleil d’un soir d’été
J’ai appris de ma peau flétrie qui a donné sa vie
À ma peau renaissance
Pour qu’elle sache aimer mieux, pour qu’elle vive plus grand
Pour qu’elle brille
En matin de printemps
Cet oisillon esseulé deviendra un grand phoenix 🥰