pluésie

POÈMES LGBTQI+

imparfait

dans mes pupilles brillent deux mondes

qui dans les tiennes se reflètent

un dans chacune qui demande

et veut t’entendre dire d’une voix tiède

ces mots qui au fond de moi frissonnent

gravent sept lettres dans les plis de mon cœur

que mon être avide consomme

dans un rythme hard-corps

 

ne rien dire

ne rien faire

surtout pas en public

jamais

entends-tu

jamais

 

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Les algues grises

Il y avait les algues sèches qui, portées par le vent, tourbillonnaient dans l’air magnétique.

Elles s’effritaient sous le soleil en une étrange pluie pailletée, une neige de mer aux reflets gris et facétieux.

 

Il y avait toi. L’imminence de toi.

Si proche, étendue sur ton drap de bain marine.

Ton corps paré d’un simple maillot, allongé sur le coussin d’algues moelleux.

 

Le vol de deux mouettes au ras de l’eau.

Le jeu balbutiant de deux voiles au loin, en réponse.

 

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Rêve érotique

À mi-chemin vers mon réveil

sur un sentier, je croise un nain

pars à la rencontre d’un poète

maudit qui vagabonde, se la pète

me prend la tête, bénit Rimbaud

 

Pour vivre, dit-il, toucher du doigt le beau

il faut se cacher des chevaliers, des doutes

dans les buissons, au bord des routes

et laisser libre court à ses désirs

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Point de fuite

il est parti

en déchirant leurs étreintes

en cassant les infimes

réseaux aériens

de leurs liens

plus de baisers

plus jamais

non ni même de frissons

mais son visage

est à jamais

sous ses cils

gravé

 

ce dernier soir

leurs âmes qui s’unissent

puis ses yeux qui se dérobent

il a brisé

et les larmes elles-mêmes

et leurs amours éphémères

mais scellés sans détour

en sa mémoire

il y a le mystère

de ses lèvres incarnat

la magie

de ses cheveux d’or

incarné

 

il est si loin

de ce point de fuite

à présent

il s’est isolé

au centre de la terre

citadine

 

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Brasses

Ruisseau un temps apprivoisé,

ouvre tes jambes et tes bras !

Mon corps menu est tout ému

à l’idée d’en toi

se remuer.

 

Ouvre plus grand, allez, étends :

délie tes nœuds, alcôve lourde,

lit gros de sac et de reflux,

et dans le vent où tu t’ébats,

trouve un couloir où me loger.

 

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