Métonymies
Si le corps est de l’âme pareil
à une carte offrant les secrets
des os et des veines où sommeillent
et ses carences, et ses excès…
Trouvons chaque source de la sève
et de l’amertume que j’exsude ;
goûte-t-on mes craintes sur ces lèvres,
puis sur celles-ci ma solitude ?
De quels organes dois-je prévoir
les plus urgentes ablations :
ceux aux allures de réservoirs
où vont pourrir les obsessions ?
Et de quels membres me départir,
moi qui fétichise le bonheur ?
Pourrais-je renoncer à courir
ou à cueillir des gerbes de fleurs ?
Mais me faut-il par pure prudence
faire rétention de ma chair,
tant que je doute de la science
du cannibalisme volontaire ?
J’accepte toutes les cicatrices,
couronnes à même mon cerveau,
qui anoblissent les appendices
et épellent mon nom sur ma peau.
Cloine est passionnée d’écriture. À travers ses textes, elle exorcise un malaise, celui que lui inspire le traitement de son corps par le patriarcat. Ses poèmes sont comme d’abstraites flagellations, même si au final ils soignent plus qu’ils ne blessent. Insta : @aliascloine