Incarner le trouble
Mes cheveux mèches de feu crament ta Garonne, sous les peupliers les araignées tissent des toiles aux premières loges
Mes cocktails sont Molotov, mes hanches sont fichées S, aux terrasses rouges et noires la nuit renvoie ses regards qui brillent de sexe
Capillaires tentacules : je te branle avec
Je traque vos repaires et brouille les pistes pour que jamais vous ne trouviez le mien
La ville, par le trajet de mes pas, se dessine en labyrinthe incompréhensible aux archéologues de ma légende
Le soleil met des lunettes devant nos cris de joie
Pendant que derrière les fenêtres s’empoussièrent en blanc des têtes pourries, tombées trop loin de l’arbre depuis longtemps
Cet arbre ; l’Arbre je lui suce les racines ; on lui suce le suc, la résine ; on lui brûle ses branches – coupées avec rituel – et on invoque les Esprits du Temps pour danser autour sur des places publiques conquises
Les sourires c’est des lunes et vos lunes sont des soleils
« Cramez-moi tout ça » -> c’est mes cheveux qui le demandent avec rage
.Voilà le trouble que l’on va incarner
Aléa écrit beaucoup de choses et c’est déjà pas mal. Pour le reste ce n’est que mouvement et questionnements. Ce poème peut être lu comme une continuité du précédent (« Plaid »). Vous pouvez retrouver ses écrits sur son compte instagram. Elle anime sur sa chaîne Twitch des lectures de livres et de poésie, ainsi que des ateliers d’écriture auxquels vous pouvez participer.